Qu’est-ce que c’est la réalité ? Si simple que ça
peut apparaître, cette question a une multitude
de réponses. Ça dépend à qui tu le demande.
Le meilleur exemple dans ce sense c’est un accident dans
le trafic, entre deux véhicules, sur l’un des boulevards agglomérés de notre
pays. En gardant seulement les expressions décentes du dialogue et en
remplaçant çi et là les appréciations subjectives des personnes impliquées,
voilà comment celui-ci peut se dérouler :
« Qu’est-ce qui c’est passé ? » tu demande
à un des protagonistes.
« Quoi donc ? Je conduisais tranquillement sur
la troisième ligne, quand , l’honorable exemplaire içi présent a décidé de
virer à gauche en venant de la deuxième ligne. Sans mettre en marche le
clignotant, sans s’assurer, il a tiré sur le volant et il vient me grimper
dessus. Maintenant, c’est toujours lui qui, à cor et à cri, affirme d’être
innocent.
Tu aille demander à l’honorable, voir quelle est sa
version. Sans un clin d’œil, celui-ci commence à t’expliquer, avec beaucoup de
contrôle de soi-même, quelle est vraiment la réalité :
« N’écoutez pas au monsieur l’expert de la formule
1 ! La vérité c’est qu’après ce que j’ai mis le clignotant, je me suis
encadré sur la troisième ligne pour pouvoir virer à gauche. Grave erreur !
Comme un vrai commandant de locomotive il a essayé à me doubler sur la ligne de
tram pour me bloquer le passage.
Tous les deux sont forts sur leurs positions, aucun d’eux
ne recule pas. Qui doit-tu croire ? Tu décide de demander à une troisième
partie en espérant que, de cette manière, tu va être plus proche de la réalité.
Et parce que pendant ce temps-là quelques gens viennent joindre l’endroit, tu
te fais du courage et leurs demande :
« Est-ce que vous avez vu ce qu’il vient de ce
passer ? »
« Bien sûr ! J’étais de l’autre coté de la
route, au kiosque de journaux, dit une personne, en me montrant une chaumière
quelque part à 50 mètres distance du lieu où nous sommes, quand j’ai entendu
des bruits de klaxon, de frein… Le monsieur avec le gros SUV (il indique le mec
sur la troisième ligne) a essayé de passer au feu rouge. Celui avec le sedan,
en tant qu’un bon citoyen, a essayé de lui attirer l’attention comme quoi ce
qu’il fait n’est pas bien. Malheureusement il n’as pas réussi et voilà le
résultat !
Pendant ce temps un équipage de police est arrivé. Tu
pense qu’enfin la lumière va tomber sur cette énigme. Avec le souci de l’homme
qui essaye d’avoir le contrôle de la situation, l’agent fait quelques tours des
véhicules froissés. Après, il ouvre son carnet avec les procès-verbaux. Avant
de noter quelque chose, l’homme au SUV à la tête demande avec déférence à
l’agent de parler un peu au téléphone. D’un geste élégant, il lui donne son
portable :
« Il y a quelqu’un qui souhaite vous parler.
Tenez ! »
L’agent prends le téléphone sans trop d’enthousiasme. On
voit bien qu’il n’est pas très bavard à cette heure-ci. Probablement à cause de
la chaleur étouffante… Il dit à deux reprises un « Oui » décidé, un « Ben,
oui » hésitant et après donne l’objet à son propriétaire. Il ferme son
carnet et conclu :
« Et si vous allez vous entendre à
l’amiable ? »
Bouche bée, les deux autres se regardent pour quelques
secondes, mais ils sont d’accord. Ils se serrent les mains, echangent encore
quelques mots (probablement pour établir où aller), ils montent dans leurs
voitures et disparaissent engloutis par le trafic bruyant.
Tu reste figé dans le bitume fondu et te demande :
« Alors ! Quelle est la réalité à la
fin ? »
Difficile à dire… Chacun définit sa propre réalité en
fonction de la façon utilisée pour traduire les informations reçues de
l’extérieur. Dû à ce phénomène, il vient d’apparaître le terme « réalités
parallèles ». On passe d’une réalité à l’autre en fonction de l’objectif
qu’on s’est fixé à un certain moment, en fonction de la sensibilité de nos
capteurs (les yeux, les oreilles, les mains, etc).
Mais, quelque chose de très intéressant se passe quand
ces réalités arrivent à se heurter l’une contre l’autre. Le plus souvent, l’une
des parties essaïe d’imposer sa réalité à l’autre partie. C’est-à-dire qu’on
applique la manipulation. Quelques uns vont l’accepter, d’autres, au contraire,
vont la repousser, en essayant de faire la même chose : imposer leur
réalité. Dans cette situation le conflit est inévitable et les deux parties,
qu’elles l’admettent ou pas, vont perdre, même si l’une d’elles réussira à
imposer son point de vue.
Pour résoudre une telle situation il serait nécessaire
que chaque partie se mette dans les chaussures de l’autre. Qu’elle sache que,
même parfois parallèles, les réalités peuvent se rencontrer. En sachant qu’on
vit dans un monde avec plusieurs réalités, nous pouvons trouver et accepter des
solutions qui nous aident à évoluer, être plus performants, de nous accepter
les uns et les autres en tant que compagnons, partenaires, membres de la même
communauté.
D’ailleurs, un général américain avec le nom de Patton
disait : « Si tout le monde présent dans cette chambre raisonne de la
même manière, alors il y a quelqu’un qui raisonne pas. »
Qu’est-ce
que tu en pense ? Tu est d’accord ou pas ?M.P. Sau
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