12/05/2014

28.14. Qu’est-ce qu’il y a dans ta tête quand tu démarre un projet ?

C’est lundi matin. Tu te réveille lentement en sachant que tu commence une nouvelle semaine. Assis au bord de ton lit, tu reste comme ça pour quelques minutes, les yeux fermés, le menton baissé sur la poitrine, l’ésprit vidé de pensées. Mais ça ne dure pas longtemps. D’un coup, tu te rappelle qu’au bureau t’attend un tas de tâches que tu doit mener au bout : réunion de ventes, rendez-vous avec deux clients mécontents, un fournisseur et cinq candidats pour le poste de conseiller services, le raport d’activité du mois passé, vérification des commandes, situation des stocks, actualisation des prix, discution avec deux membres de l’équipe qui ont quelque chose à disputer, ordres de payment et encore d’autres. C’est sûr qu’il y a quelque chose de plus dans ton agenda, mais ça t’échappe maintenant… Tu va voir quand tu y arrivera… Déjà, tu sens ta tête s’enfler, le pouls accélère proportionnellement, la respiration attire ton attention en te faisant croire que tu va étouffer si tu n’augmente pas le volume et le rythme d’alimentation avec de l’air. L’effort demandé pour te laver, manger et t’habiller à temps est considérable. Une goutte de sueur part de ton temple vers la joue quand tu monte dans la voiture et démarre, la pédale d’accélérateur au fond. Le grincement des roues caresse un peu ton orgueil et te fait redresser dans le siège et oublier pour quelques secondes la journée d’enfer qui t’attends. Encore un peu et tu arrive à la destination. Tu rentres dans le bâtiment et en attendant l’ascenseur tu peux pas empêcher une pensée qui te dit que le mieux que tu pourrais faire aujourd’hui c’étais de prendre une journée de ton congé… Zut alors ! De nouveau, t’as manqué d’inspiration. La porte de l’ascenseur s’ouvre sans bruit à l’étage commandé par le bouton-poussoir et laisse la voie libre vers ton bureau. Tu passe vite auprès de tes collègues en grognant de temps en temps un bref « Bonjour ! » sans énergie et tu t’écroule finalement sur le fauteuil qui t’attends toujours avec les bras ouverts. Maintenant, il n’y a rien qui peut être évité, passé à quelqu’un d’autre ou différé. Tu tire de toi, te dis qu’il faut commencer le boulot, tu n’as pas de choix. Allez, tu peux le faire !
Et ça n’arrive pas seulement les lundi. Il y a beaucoup d’autres jours qui ressemblent à ce film. En même temps, tu te demande pourquoi ça arrive. Ce qui est très bien. C’est-à-dire, le fait de penser à une telle question. Parce que c’est le premier pas que tu peux prendre si tu souhaite à changer le scénario de ce thriller.
Avant de donner une réponse, qu’est-ce qui peut arriver si tu fais un peu plus d’attention à tes réactions au moment où tu pense à ce que tu as à faire cette journée-là. Quelles sont les images qui roullent dans ta tête quand il s’agit des rendez-vous avec les clients mécontents par exemple ? Quelles sensations sont à l’origine de ces images ? Probablement que tu sens de l’inquiétude, agitation interne, un serrement de l’estomac, tu aimerais faire n’importe quoi d’autre, bref, tu peux dire que tu est stressé. Et si tu essayerais aussi d’entendre ce qu’on pourrais discuter lors de ce rendez-vous, comment ça peut être ? Normalement, chaque interlocuteur va essayer d’imposer son point de vue en jetant dans la lutte des arguments à la fois solides et difficiles à combattre. Ça, accompagné par une augmentation importante du volume, de la tonalité et du rythme des voix impliquées. La première réaction c’est de t’enfuir. D’échapper à ce bruit qui s’accroche à toi, qui griffe tes tympans et t’oblige à tirer au maximum sur tes cordes vocales pour que tu puisse te maintenir au même niveau.
En effet, ce qui se passe c’est que tu réponds à des stimuli extérieurs. Et parce que la possibilité d’avoir rencontré dans ton passé de telles expériences est assez élevée, tu ne fais autre chose que de consolider cette façon de répondre au stimuli de ce type. Donc, si tu veux changer quelque chose dans cette état de fait, tu peux actioner sur deux éléments : le client ou toi-même. Les chances de changer le client, je pense que tu est d’accord avec moi, sont à peu près nules. Alors, tu n’as qu’à travailler avec ce qui te reste, c’est-à-dire avec toi-même. Ou, mieux dit, avec tes propres perceptions, sensations et états.
Bien sûr que tu souhaites sincèrement d’aider ton client à résoudre son mécontentement. N’attends plus ! Vois quelle est la solution ou solutions à ta portée. Soit créatif ! Même si la résolution que tu propose n’est pas la copie fidèle de ce que le client a dit, tu lui fais  la preuve de ta disponibilité envers son problème. Et alors pourquoi être stressé ? Pourquoi avoir peur de prendre le taureau par les cornes ? Pourquoi crier un à l’autre ? Change l’approche ! Au lieu d’être prêt à réagir, de te mettre en garde tel un boxeur qui veut placer son crochet, c’est mieux de vous détendre ! Ayant au fond une chanson ambiante qu’on peut entendre dans la salle de réunions, trouvez-vous des chaises confortables, buvez un café ensemble, à part le sujet principal bavardez aussi des choses qui vous font plaisir, si qu’ordinaires elles peuvent être. Autrement, cherche d’abord de  mettre le client et toi-même dans un état positif, attirant et générateur de resources. Après, réponds, présente ta solution et demande au client son opinion. C’est très probable qu’il veut, à son tour, t’aider, te présenter ses propositions d’amélioration.
            Tu peux appliquer cette stratégie sur d’autres problèmes que tu n’aime pas. Essaye d’abord de régler ton ésprit. Crée-toi les images, les sons et les postures qui t’aident à induire des sensations et perceptions pleines de resources, enthousiasme, bon état et humeur. De cette manière, tu va être sur la même « longueur d’ondes » que les actions et les comportements que tu souhaite mettre en place. N’aie pas peur si ça marche pas dès le premier essai ! Continue ! La persévérence a toujours apporté des résultats magnifiques. Bonne chance !

M.P. Sau

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