05/05/2014

27.14. Le prix. Le plus grand obstacle sur la route des ventes ?

Chaque vendeur du monde a rencontré à un certain moment de sa carrière, au moins un client spécial. Un qui, en se laissant légèrement sur le dossier de sa chaise confortable et en tirant fortement de l’air dans ses poumons, te dise avec emphase :
« Jeune homme ! (c’est-à-dire toi, le vendeur). Ce que tu me dis c’est intéressant, mais le prix est trop élevé pour moi. Je peux trouver n’importe quand la même marchandise chez d’autres fournisseurs, mais à partir de 10% moins cher. Si tu ne peux pas me donner quelque chose de mieux, on discute plus ! »
« Mais bien sûr, je vais parler à mon chef et je vous tiens au courant. » tu dis à ton tour à mi-voix.
Pourtant, tu connais très bien ton chef, les marges disponibles pour négociation et les chances que t’as pour obtenir un prix avec 10% de moins. Elles sont au même niveau que celui de la température qui fait l’eau geler. C’est-à-dire zéro. Tu commence à maudire dans ta tête ton destin qui ne t’as pas aidé à travailler pour la concurrence. Là où les remises sont toujours facile à obtenir et où les ventes vont comme sur les roulettes.
Avant de plonger encore plus dans une dépression qui n’est pas du tout utile, je vais te dire un secret. La concurrence a, elle aussi, les mêmes sentiments. Parce que, ces clients-là ont développé une habitude étrange en disant la même chose à tous les vendeurs qui viennent les voir. Et souvent, cette technique fonctionne. Sous la pression de telles clients, de leurs chefs qui ne sont pas intéressés par rien d’autre que de toucher l’objectif, les vendeurs se mettent sur leurs têtes, font appel à tous les trucs qu’ils connaissent pour offrir au premièrs le prix qu’ils veulent. Parfois ils vont y arriver, d’autres fois non.
Et alors, qu’est-ce qu’il y a à faire ? tu demandes en essayant d’arrêter une larme de tomber du coin de ton œil droit.
Premièrement, il faut que tu comprennes bien que, n’importe ce que tu va faire, dans certaines étapes de ta brilliante carrière de vendeur, tu va rencontrer ce type de clients. Même si tu va jurer la main sur le cœur que tu as le meilleur prix du marché, la réponse que tu va entendre, peut être comme suit : « J’aimerais bien acheter chez toi, mais, de grâce,  fais-moi une remise ! Une toute petite. Allons, je sais que tu peux ! » Il te reste rien à faire que d’être prêt. Et les accepter telle qu’ils sont. Il s’agit de la soi-disante déformation professionnelle.
Deuxièmement, je te propose de retourner un peu dans le temps. C’est-à-dire, d’analiser la situation de ton client avant de lui donner un prix. Pour cela faire, essaye de répondre à quelques questions.
Question : Quelle est ma relation avec ce client ?
Réponse : J’ai réussi à construire une relation basée sur la confiance réciproque et le respect. Quand le client a besoin d’une opinion avisée et liée à son domaine d’intérêt, c’est à moi qu’il la demande.
Q : Quelles sont les sujets que je discute avec mon client ?
R : On va à Cracovie et on retourne… Je préfère qu’au centre de nos conversations se soit lui, le client. Tant j’apprends plus quelles sont ses préoccupations (professionnelles et personnelles), tant mieux. De cette façon, je peux trouver des éléments communs qui peuvent consolider notre relation. Si à un certain moment je pourrais dire qu’on est des amis, alors tout est parfait. D’ailleurs, les hommes d’affaires américains disent que : « N’importe la situation économique ou financière d’un pays, les gens vont continuer à acheter chez leurs amis. »
Q : Quel est le niveau d’utilité que le service/produit que je vends apporte à mon client ?
R : J’ai beaucoup discuté avec lui concernant son problème. A part les détails techniques, je lui ai donné l’exemple d’un autre client qui, en achetant mon service/produit, a réussi à résoudre un problème similaire.
Q : Combien des promesses que j’ai fais à mon client ont été respectés ?
R : Même si parfois ça n’a pas été facile pour moi et j’ai dû travailler plus, j’ai réussi à tenir la parole chaque fois que j’ai promis quelque chose. D’autant plus ! Quand j’ai eu la possibilité, j’ai offert un petit bonus supplémentaire.
Q : Quelle est la perception du client sur moi ?
R : N’empêche que je suis tenté de me vanter, j’éssaye de maintenir le contrôle. Je laisse plutôt les autres parler de moi. Je montre au client des enregistrements (vidéo, audio, écrits) qui présentent l’opinion des gens vis-à-vis de ma personne, en tant que vendeur. Je sais que « l’éloge de soi n’est pas de bonne nouvelle ».
Si tes réponses ressemblent en grande partie avec celles que tu viens de lire ci-dessus, alors tu va avoir une surprise. Bien qu’aucune des questions ne fait pas de référence au prix ou au budget, le client ne va pas avoir des objections sur le prix « élevé » de ton service/produit. Il te connait, te fait confiance, il a appris que d’autres aussi ont une très bonne perception sur toi, il sait que tu tiens tes promesses et que le choix qu’il a fait, celui d’acheter chez toi, est le meilleur possible.
            Pour arriver là il faut que tu travaille. Lourdement. Est-ce que ça te semble impossible ? Alors, ce qu’il te reste à faire c’est de convaincre ton chef de te donner la remise de 10%...

M.P. Sau

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